Le weekend du 28–29 septembre 2025 s’annonçait bien couvert à Anse, mais pas à Villes-sur-Auzon, destination de nos 14 jeunes des groupes compétition (jeunes et perf), accompagnés de Laurence, Mathias et Nadège.
2 journées de grimpe au soleil. Les plus grands en tête et les plus jeunes en moulinette. Après les voies à trous de Villes sur Auzon, ils se sont amusés dans les voies déversantes de Venasque. Entre ces 2 journées, la nuit au camping laissera quelques souvenirs. Les pizzas, la musique, les chats, le réveil matinal, le casque coincé dans la tente…
Nous sommes ravis d’avoir pu apprécier la bonne entente entre les jeunes. La bienveillance des grands sur les sites et au camping, les fous rires des plus jeunes dans le minibus ont contribué à rendre ce week-end de cohésion réussi.
La FFME vient de publier une révision importante de ses règles de sécurité en escalade. Cette mise à jour n’est pas anodine : elle fait suite à l’analyse de l’accidentalité observée lors de la saison passée et vise à réduire les risques identifiés dans notre pratique.
Pourquoi ces changements ?
L’erreur d’assurage reste une préoccupation majeure. Elle représente aujourd’hui la deuxième cause d’accident en escalade à corde, juste après les chutes dites « normales ». Face à ce constat, la fédération a décidé d’agir sur plusieurs fronts pour améliorer la sécurité de tous les pratiquants.
Les évolutions majeures à retenir
Une nouvelle approche des systèmes d’assurage
La FFME introduit une classification claire des systèmes d’assurage avec les acronymes SAM (Système d’Assurage Manuel), SAFA (Système d’Assurage à Freinage Assisté) et SABA (Système d’Assurage à Blocage Assisté). Cette terminologie commune permettra un meilleur suivi des accidents et facilitera la communication entre pratiquants et encadrants.
Plus important encore, un nouveau chapitre entier est consacré à l’apprentissage d’un nouveau système d’assurage. La fédération insiste sur deux principes fondamentaux : l’accompagnement par une personne expérimentée et la progressivité dans l’apprentissage. La recommandation est claire : tester d’abord au sol, puis en moulinette, avant de se lancer en tête, et toujours avec un contre-assurage lors des premières utilisations.
L’enrouleur automatique : un protocole renforcé
Suite à plusieurs accidents graves, l’utilisation de l’enrouleur automatique fait l’objet d’une attention particulière. La distinction entre pratique autonome et pratique encadrée est désormais clairement établie.
En séance encadrée dans nos clubs, le protocole devient strict : un dispositif de restriction d’accès au mur (type bâche ou système de détection électronique) est obligatoire, ainsi qu’une double vérification systématique par un binôme avant chaque départ. L’encadrant doit donner un signal formel autorisant le départ. Ces mesures peuvent paraître contraignantes, mais elles répondent directement aux accidents observés liés à des oublis d’encordement.
Des précisions techniques importantes
Plusieurs clarifications techniques ont été apportées, notamment sur la pratique de la moulinette où il est rappelé l’importance de rester à la verticale de son relais pour éviter les collisions entre cordées.
La manœuvre de haut de voie privilégie désormais le ré-encordement sur le brin libre, une technique mise en avant dans les dernières ressources pédagogiques de la fédération.
Un nouveau chapitre est également dédié à l’encordement en initiation, recommandant l’utilisation de deux mousquetons de sécurité inversés plutôt qu’un seul, pour éviter les risques d’ouverture accidentelle.
Ce que cela signifie pour notre club
Ces nouvelles règles s’appliquent immédiatement à toutes nos activités. Elles nous invitent à renforcer notre culture sécurité, particulièrement sur l’apprentissage des systèmes d’assurage et l’utilisation des enrouleurs automatiques.
La FFME lance parallèlement plusieurs initiatives : un comparatif des systèmes d’assurage, des questionnaires aux clubs sur leurs pratiques, et des tests terrain. Une recommandation sur le choix préférentiel entre SAFA et SABA pourrait suivre selon les retours et l’évolution des statistiques d’accidents.
Pour aller plus loin
Je vous invite à télécharger et consulter le document complet des règles de sécurité sur le site de la FFME. Vous y trouverez tous les détails techniques, les scénarios de danger à éviter, les protocoles précis et le nouveau tableau des normes EN applicables au matériel d’escalade.
Pour toute question sur l’application de ces nouvelles règles, n’hésitez pas à vous rapprocher de l’équipe d’encadrement du club.
Samedi 20 septembre, un formateur de l’association Colosse aux pieds d’argile est intervenu auprès de 11 encadrants du club. Un dirigeant du badmington faisait également partie de l’équipe. Cette formation de huit heures, avec des moments forts, a été très instructive. Elle va permettre au club de mettre en place des actions. Un grand merci au formateur et aux bénévoles qui ont consacré un samedi complet afin d’en savoir un peu plus sur comment lutter contre ces violences.
Notre partenaire Espace Montagne sera à la halle des sports de Anse le mercredi 24 septembre de 14h à 20h avec des chaussons enfants et adultes et du matériel d’escalade.
Kenza, grimpeuse marseillaise et ouvreuse internationale, faisait partie des 5 ouvreurs.ses sélectionnée dans l’équipe d’ouverture des championnats de France de Bloc que nous avons accueillis cette année au club.
Son statut de l’une des rares femmes dans ce milieu présentait un intérêt supplémentaire de la recevoir et lui poser nos questions !
Rencontre avec l’ouvreuse marseillaise, pour qui chaque prise est une invitation à observer et à comprendre les dynamiques du corps, où la précision devient l’expression d’un regard affûté.
Elle se confie sur son parcours et les plus grands défis actuels en compétition internationale.
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Kenza avec Mathias (entraineur au club et ouvreur également) et un autre collègue sur une compétition régionale.
Marion Bernard : Est-ce que l’ouverture est ton activité à temps plein ? Kenza Slamti : Oui, actuellement, c’est ce qui occupe la majeure partie de mon temps : ouverture en difficulté et en bloc, en France et à l’international, en fonction des événements.
Comment as-tu découvert l’escalade ? Je grimpe depuis mes quatre ans, ce qui m’a amenée à la compétition de haut niveau. Parallèlement, à partir de mes 12 ans, j’ai commencé à imaginer et construire des voies. Cela fait maintenant huit ans que j’exerce en tant que professionnelle. À côté de mon activité d’ouverture, j’adore grimper en extérieur, avec des pratiques très variées : Big Wall, grandes voies, bloc… tout y passe.
En quoi l’ouverture de voies reste-t-elle une grande passion pour toi ? Depuis mes débuts, j’ai toujours aimé créer des blocs, pousser des concepts jusqu’à leur aboutissement. Ce qui me guide, c’est la recherche de précision, l’équilibre entre justesse et difficulté.
Quelles sont les étapes lorsque l’équipe d’ouverture arrive sur une compétition ? D’abord, il s’agit d’analyser l’espace : la salle, les murs. Ensuite, un plan de travail est établi avec la personne en charge de la coordination. Puis, nous concevons les blocs et voies, en travaillant des phases de qualifications jusqu’à la finale, selon le format de la compétition. Enfin, vient l’ajustement final, avec un montage et remontage des différents passages.
Avez-vous connaissance des prises avant d’arriver sur place ?et avez-vous un droit de regard sur les prises commandées pour les finales ? Cela dépend des compétitions et des responsables d’ouverture. Mais, nous sommes consultés lors des commandes. L’orientation stylistique est souvent discutée pour répondre aux attentes de l’événement.
Travaillez-vous avec des plans avant l’événement ? Nous échangeons des idées en amont pour enrichir la variété des voies, mais la création se fait sur place. L’objectif est d’offrir une diversité de styles (technique, physique, coordination, libre) permettant à chaque grimpeur de s’exprimer dans son registre de prédilection.
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Pourquoi avoir testé les demi-finales en premier sur le mur d’Anse ? Cela permettait d’appréhender un mur inconnu en travaillant sur des voies très exigeantes. L’ouverture des finales en devient plus intuitive, plus inspirée, tout en tenant compte de la structure.
Qu’est-ce qui fait la force d’une équipe d’ouverture ? La communication, l’écoute et le dialogue. Un collectif performant repose sur la diversité des profils et une collaboration efficace.
Comment se fait la sélection des ouvreurs et ouvreuses pour les compétitions ? Les candidatures sont soumises à la FFME. La composition des équipes est un processus collaboratif entre la fédération et l’organisation de l’événement.
Comment perçois-tu l’évolution du bloc ces dernières années ? Le style a fortement évolué, avec une mise en avant de la coordination dynamique. Mais nous tendons vers un retour à un équilibre plus complet, favorisant la polyvalence.
Quand estimez-vous qu’un bloc est « calé » ? C’est une question de ressenti collectif. On ajuste jusqu’à la dernière minute pour atteindre un équilibre idéal, même entre les différentes phases de la compétition.
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Quelles sont tes sources d’inspiration ? Les murs, les prises, les volumes, les vidéos, l’art, la falaise, et d’autres disciplines sportives.
Avez-vous effectué des réglages de dernière minute pour les championnats de France à Anse ? Nous avons débriefé avec les collègues ouvreurs. Certains réglages de dernière minute ont bien fonctionné, et d’autres moins bien. Mais si l’on relance l’aide à tout moment, cela peut être bon. La réussite d’une voie, c’est 50 % les ouvreurs, 50 % les grimpeurs et ce qu’ils proposent le jour J. Cela peut être complètement différent un autre jour ou en fonction des échanges entre les athlètes.
Un exemple : dans la dalle des filles en finale, il n’y a pas eu de changement de dernière minute. Elles ont pensé que la réussite de cette voie passait par un 180°. Elles ont communiqué là-dessus, ce qui n’était pas notre vision du bloc.
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As-tu une anecdote à nous raconter sur un fait marquant de cette compétition ? Lors du tour des demi-finales hommes, Max Berthone a véritablement sorti son âme de compétiteur, et c’était fou. Nous l’avons vu exprimer tout son potentiel, ce qui l’a amené en finale. En finale, cela s’est joué à une question de réussite sur le bloc noir, et ce à quelques secondes près. C’était vraiment cool à voir.
Quelles sont les qualités essentielles pour être un ou une bonne ouvreuse ?
Elles sont très variées, mais si je devais en résumer, j’en donnerais quatre. Savoir se remettre en question, faire preuve de créativité, être à l’écoute et s’adapter en permanence. L’empathie envers les grimpeurs est aussi primordiale pour proposer des voies qui tiennent compte des morphologies et styles de chacun.
Notre objectif à nous, c’est d’avoir un classement sportif. Oui, il doit être esthétique et visuel pour le public, comme sur la voie rouge, c’est top. Mais le show reste un bonus. Notre objectif principal, c’est d’arriver à avoir un classement et à départager les athlètes. Et avec le niveau actuel très dense, cela nous oblige à opérer avec une précision de plus en plus grande.
Un grand Merci Kenza, à très bientôt sur le circuit !
Interview réalisée en mars 2025 avant les dernières normes IFSC.
Depuis plus de vingt ans, Eric Pithon incarne l’âme conviviale et engagée du club d’escalade d’Anse. Ancien trésorier et membre actif de la Commission Sorties, il voit l’escalade comme un véritable art de vivre, où se mêlent camaraderie, aventure et réflexion.
Rencontre avec un grimpeur pour qui chaque corde est une histoire de confiance et de partage.
Marion Bernard : Eric, tu es arrivé au club en 2002. Qu’est-ce qui t’a attiré à Anse ?
Eric Pithon : Originaire de la région, j’ai rejoint le club à une époque où il avait déjà le vent en poupe. L’ambiance, l’énergie des membres, tout cela m’a tout de suite plu. L’escalade a toujours été une partie importante de ma vie, et m’investir dans le club était une évidence.
Comment as-tu découvert l’escalade ?
J’ai commencé à grimper vers 10 ou 12 ans avec mes parents, qui étaient passionnés de montagne. C’était une activité familiale : avec mes frères et sœurs, on partait souvent explorer les sommets. Ces moments m’ont donné le goût de l’effort, de l’engagement, mais aussi du plaisir simple qu’offre la montagne.
On parle souvent de ton binôme avec Caroline Perret. Que représente l’escalade pour vous ?
Avec Caroline, on partage une vraie complicité en falaise. Quand on grimpe ensemble, c’est bien plus qu’un simple sport : c’est un voyage vertical, une activité méditative, sportive et conviviale à la fois. On choisit toujours de jolis endroits, parce que l’escalade, c’est aussi une histoire de copains, de moments partagés en pleine nature.
La corde, pour moi, c’est un symbole puissant. C’est un lien d’amitié, de confiance et d’engagement. Il y a une concentration absolue quand on est en cordée. C’est à la fois intellectuel – chercher la meilleure voie sur le topo, analyser les conditions – et physique, avec la performance sportive qui l’accompagne.
Quel est ton meilleur souvenir en falaise ?
Difficile d’en choisir un seul, mais je dirais que chaque sortie en grandes voies avec Caroline reste gravée en mémoire. Ces moments où tout s’aligne – l’effort, les paysages, l’amitié – sont vraiment uniques.
Un livre ou un auteur qui t’a particulièrement marqué ?
La trilogie montagne de Frison-Roche m’a beaucoup marqué. Ces récits capturent parfaitement l’essence de la montagne : sa beauté, sa dureté, et les leçons qu’elle nous enseigne.
Un dernier mot pour les membres du club ?
J’espère que chacun pourra, à travers l’escalade, trouver ce que j’y trouve depuis des années : une discipline complète, qui mélange engagement, amitié et dépassement de soi. Et surtout, que les liens qui se tissent en cordée continuent de faire grandir notre communauté.
Les salles seront fermées pendant toute la période de vigilance canicule rouge. Les séances sont donc annulées. Restez au frais, prenez soin de vous et vos proches.
Plus d’info sur les prévisions https://vigilance.meteofrance.fr/fr/rhone
Une bande de 7 jeunes bien sympathiques est partie en stage dans les Vercors. En camping au pied des magnifiques falaises de Presles, ils ont reconnecté avec la nature et ont apprécié la beauté des paysages. Au programme, escalade en couenne, découverte de la grande voie et canyoning. Les marches d’approche/randonnée avec les cordes les ont un peu fatigués, mais au pied des voies ils se sont remotivés pour grimper. Il a fallu parfois batailler pour clipper la dégaine du relais. Mais c’est dans la grande voie et en canyoning que les sensations ont été les plus fortes. La descente en rappel laissera des souvenirs. Quant à la voie… On se rappellera de la cheville de Solenn, du relais sauvage de Malik, de la chaussure perdue de Gusto, de nœuds dans les cordes, et d’un délicieux pique-nique du midi. Les sauts, toboggans et cascades seront aussi dans nos mémoires, ainsi que le prénom de Pierre répété dans le canyon.
Quant à la vie au camping, on gardera pour nous les herbes, les slams, les chants dans les sanitaires, le spectacle, les poupées dans les arbres et le topo « posé dans l’herbe comme un asticot »…
Un remerciement particulier à Thierry, encadrant bénévole cette semaine qui est venu transmettre sa passion et ses valeurs. Et merci aux jeunes pour leur état d’esprit positif et solidaire.