Le plus dur, c’est de se dépasser sans se perdre…
Episode 2
À 21 ans, Thomas Le Rolland figure parmi les 30 meilleurs français en escalade de bloc et de difficulté en 2025. Il conjugue escalade de haut niveau, études en STAPS et son rôle de coach du groupe Compétition Performance au club AL Anse qui l’a vu grandir.
Entre quête de performance et goût du partage, nous avons rencontré le grimpeur du club AL ANSE qui nous raconte son parcours, ses défis et sa vision du sport.

© Crédits photo : Franlero
Marion Bernard : 13 ans que tu grimpes, quel a été le déclic ?!
Thomas le Rolland : J’ai d’abord essayé plusieurs sports : judo, rugby, et j’aurais même tenté le football !
La révélation s’est produite quand je grimpais chez moi, dans le couloir, entre deux murs.
C’est ainsi que ma passion pour l’escalade a débuté et que mes parents m’ont inscrit à AL Anse. J’ai commencé avec mon ami Léo Cachat et cette amitié a renforcé mon attachement au sport. J’ai ensuite commencé la compétition à 8 ans et j’ai réalisé mes premières compétitions nationales en catégorie U16 (minimes).
Comment es-tu passé de compétiteur à coach ?
À 14 ans, j’ai commencé à aider le coach des jeunes compétiteurs. J’ai adoré le partage d’expérience et de les voir évoluer chacun dans leur pratique. Depuis le début de cette saison, dans le cadre de mon stage STAPS, je suis désormais coach en compétition performance avec certains jeunes que je retrouve et on expérimente de nouveaux entraînements.
Qu’est-ce qui te plaît le plus dans ce rôle d’entraîneur ?
La psychologie me fascine autant que la préparation physique.
Savoir motiver les athlètes et les guider dans leur quête d’objectifs, c’est ce qui fait la différence. J’ai appris à optimiser les entraînements en comprenant le fonctionnement de chacun. Une phrase, et une seule peut suffire pour rebooster un athlète !
Selon toi, qu’est-ce qui fait un bon coach ?
Un coach doit gérer la pression, aider les athlètes à mettre le jugement des autres de côté, et développer leur estime de soi. L’objectif est de créer une émulation plutôt qu’une compétition toxique. Être rigoureux, mais jamais strict au point d’étouffer la passion.
La réussite revient toujours au grimpeur.
Si tu avais un conseil à donner pour mieux gérer l’aspect mental en compétition, lequel serait-il ?
Il faut toujours réfléchir avant d’agir, et s’assurer d’être meilleur que soi avant de chercher à être meilleur que les autres. Je mesure chacune de mes paroles : elles peuvent déclencher ou freiner une performance.
Tu mènes de front des études en STAPS et une carrière de sportif de haut niveau. Comment trouves-tu ton équilibre ?
J’ai choisi STAPS pour concilier études et entraînement. Grâce à mon statut d’athlète de haut niveau, j’ai un parcours aménagé mais je ne me suis jamais autorisé à manquer un cours pour éviter d’accumuler du travail le soir. Mais la charge nerveuse est intense, surtout en période de compétitions.

Si tu devais retenir un moment marquant dans ta carrière, lequel serait-il ?
Ce n’est pas un podium, mais une sensation. Lors d’une Coupe de France de difficulté à Marseille, j’ai vécu un moment de liberté totale dans la voie où j’entendais chaque détail autour de moi avec une vision extra lucide de ce que j’accomplissais, je ne me suis jamais senti aussi léger ! Ces instants que certains spécialistes appellent le flow effacent tous les doutes et les difficultés des entraînements.
Que dirais-tu à un jeune qui débute et veut progresser en escalade ?
Ne jamais se comparer aux autres. Se concentrer sur sa progression et ne jamais avoir peur de se lancer. Les moments de dépassement personnel sont souvent les plus marquants.
Quels sont les grands défis que tu te fixes pour l’avenir ?
Mon rêve est d’intégrer l’équipe de France senior et réaliser mon rêve d’enfance : participer aux Jeux Olympiques !