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PORTRAIT // Caroline Perret, une passion au service des sorties en falaise.

Depuis son arri­vée au club en 2004, Caroline Perret a joué un rôle cen­tral dans l’organisation et la dyna­mi­sa­tion des acti­vi­tés en exté­rieur. Ancienne pré­si­dente pen­dant 10 ans, elle conti­nue aujourd’hui d’accompagner le club en tant que réfé­rente de la com­mis­sion sor­ties.

Rencontre avec une pas­sion­née pour qui rien ne vaut l’escalade en milieu naturel. 

Marion Bernard : Caroline, peux-tu nous expli­quer en quoi consiste ton rôle de réfé­rente com­mis­sion sor­ties ?

Caroline Perret : Mon rôle est d’organiser et de pla­ni­fier les sor­ties du club tout au long de l’année. L’objectif est de per­mettre à chaque membre, quel que soit son niveau – débu­tant ou confir­mé, adulte ou enfant – de décou­vrir ou redé­cou­vrir les joies de l’escalade en falaise. Je tra­vaille sur un calen­drier annuel avec une sor­tie par mois, que ce soit en jour­née ou sur un week-end, et tou­jours avec nos SNE (Animateurs en Structures Naturelles d’Escalade), qui encadrent les sorties.

Ces sor­ties semblent avoir une impor­tance par­ti­cu­lière pour toi. Pourquoi ?

Rien ne vaut une sor­tie en falaise. Ce qui se passe humai­ne­ment en milieu natu­rel, sur une paroi, n’a pas son égal. C’est dans ces moments-là que la magie opère : les grim­peurs se découvrent sous un autre jour, les liens se créent, et l’on revient tou­jours avec des sou­ve­nirs uniques. L’escalade en falaise, c’est une expé­rience à la fois spor­tive et humaine, qui dépasse lar­ge­ment ce qu’on peut vivre en salle.

Comment as-tu décou­vert l’escalade ?

Par hasard, vers mes 20 ans. Ce sport s’est rapi­de­ment impo­sé comme une évi­dence pour moi. La liber­té qu’on res­sent en falaise, l’effort phy­sique com­bi­né à la concen­tra­tion men­tale, et ce contact avec la nature : tout cela m’a tout de suite conquise.

Quels sont tes meilleurs sou­ve­nirs en falaise avec le club ?

Il y en a tel­le­ment ! Mais les sor­ties avec les enfants me marquent par­ti­cu­liè­re­ment. Les voir pro­gres­ser, s’émerveiller face à la paroi, et dépas­ser leurs peurs, c’est tou­jours un moment fort. Chaque année, nous orga­ni­sons au moins une grande sor­tie avec les ani­ma­teurs pour les jeunes, et c’est à chaque fois une aven­ture inoubliable.

As-tu des sources d’inspiration dans le monde de l’escalade ?

Certains livres ou man­gas sur l’alpinisme et l’escalade m’ont pro­fon­dé­ment mar­quée. Le Sommet des Dieux ou Vertical en man­ga, ou encore La Mort Suspendue de Joe Simpson, pour ne citer qu’eux. Ils rap­pellent à quel point l’escalade est un sport exi­geant, mais aus­si pro­fon­dé­ment humain.

Un der­nier mot ?

Je suis fière de faire par­tie de ce club depuis 20 ans et de contri­buer à trans­mettre ma pas­sion pour les sor­ties en falaise. J’espère conti­nuer à ins­pi­rer de nom­breux membres à décou­vrir ce que l’escalade a de meilleur à offrir, loin des murs, là où la roche nous connecte à l’essentiel.

Merci infi­ni­ment Caroline ✌🏻✌🏻✌🏻 A très vite ! 

AL Anse Escalade fete sa 500è adhérente

Portrait // Lisa la 500è licenciée du club AL Anse

Arrivée en cours d’année au club, Lisa, 24 ans, étu­diante en méde­cine et pas­sion­née d’escalade, a eu la sur­prise d’être mise à l’honneur comme 500ᵉ adhé­rente. Avec beau­coup de géné­ro­si­té, elle a accep­té de nous par­ler de son par­cours et de son expé­rience au sein du club. Ce por­trait, comme les autres de cette série, est une belle oppor­tu­ni­té de mieux se connaître entre membres, au-delà des cré­neaux ou des pra­tiques de chacun. 

Marion Bernard : Comment es-tu arri­vée au club d’es­ca­lade d’Anse ?
Lisa
 : Je cher­chais un club avec des horaires adap­tés à mon emploi du temps, et ici, il y a pas mal de cré­neaux en soi­rée, ce qui me convient par­fai­te­ment. Et la coti­sa­tion était inté­res­sante, moi qui ne reste que 6 mois pour mes études de méde­cine dans le secteur ! 

Qu’est-ce qui te plaît le plus ici ?
La hau­teur des murs de la Halle des Sports est incroyable ! La salle est grande, avec des murs allant jus­qu’à 16 mètres de haut, c’est une pre­mière pour moi. Avant de venir ici, je n’a­vais jamais grim­pé sur des murs aus­si hauts. Les pre­mières séances ont été dures pour les bras et m’ont pous­sé à tra­vailler l’endurance !

Ce que j’ap­pré­cie aus­si, c’est la diver­si­té des voies. Il y en a pour tous les niveaux et tous les styles. Personnellement, je suis plus atti­rée par la dif­fi­cul­té que par le bloc.
J’essaie de venir deux fois par semaine et je cherche un binôme avec qui grim­per régu­liè­re­ment. C’est aus­si une belle occa­sion de ren­con­trer de nou­velles personnes. 

Depuis com­bien de temps pratiques-tu l’es­ca­lade ?
J’ai com­men­cé il y a neuf ans au lycée en Cote d’Or (ma région d’o­ri­gine), grâce à l’AS esca­lade. À l’époque, c’était sur­tout pour évi­ter de me retrou­ver seule car tous mes copains étaient grim­peurs ! (Rires)

Qu’est-ce qui te plaît par­ti­cu­liè­re­ment dans ce sport ?
J’aime le fait qu’on puisse prendre son temps. Contrairement aux sports de bal­lon, l’escalade laisse le temps de réflé­chir aux mou­ve­ments, de pla­ni­fier ses actions. Il y a aus­si une belle dimen­sion de par­tage : on échange des conseils entre grim­peurs, on s’encourage. On n’est jamais vrai­ment seul, et ça, c’est un vrai plus pour moi.

Quand tu n’es pas en train de grim­per, que fais-tu ?
À côté de l’escalade, j’adore la lec­ture, sur­tout la science-fiction, les romans his­to­riques ou poli­ciers. J’aime aus­si les acti­vi­tés manuelles comme le cro­chet, la cou­ture et la bro­de­rie, sans oublier la cui­sine asia­tique, un de mes petits plaisirs.

Et côté sor­ties, tu as des pro­jets ?
Oui, j’ai­me­rais par­ti­ci­per à une sor­tie avant fin avril si mon plan­ning le per­met. J’ai hâte !

Un der­nier mot pour les autres grim­peurs ?
N’hésitez pas à venir échan­ger avec moi, sur­tout si vous cher­chez un binôme. L’escalade, c’est encore mieux quand on la partage ! 

Merci Lisa et à très bientôt ! 

PORTRAIT // Thomas le Rolland.

Le plus dur, c’est de se dépasser sans se perdre…

Entre quête de per­for­mance et goût du par­tage, nous avons ren­con­tré le grim­peur du club AL ANSE qui nous raconte son par­cours, ses défis et sa vision du sport. 

© Crédits pho­to : Franlero 

Marion Bernard : 13 ans que tu grimpes, quel a été le déclic ?!

Thomas le Rolland : J’ai d’abord essayé plu­sieurs sports : judo, rug­by, et j’au­rais même ten­té le football ! 

La révé­la­tion s’est pro­duite quand je grim­pais chez moi, dans le cou­loir, entre deux murs. 

C’est ain­si que ma pas­sion pour l’escalade a débu­té et que mes parents m’ont ins­crit à AL Anse. J’ai com­men­cé avec mon ami Léo Cachat et cette ami­tié a ren­for­cé mon atta­che­ment au sport. J’ai ensuite com­men­cé la com­pé­ti­tion à 8 ans et j’ai réa­li­sé mes pre­mières com­pé­ti­tions natio­nales en caté­go­rie U16 (minimes).

Comment es-tu pas­sé de com­pé­ti­teur à coach ?

À 14 ans, j’ai com­men­cé à aider le coach des jeunes com­pé­ti­teurs. J’ai ado­ré le par­tage d’expérience et de les voir évo­luer cha­cun dans leur pra­tique. Depuis le début de cette sai­son, dans le cadre de mon stage STAPS, je suis désor­mais coach en com­pé­ti­tion per­for­mance avec cer­tains jeunes que je retrouve et on expé­ri­mente de nou­veaux entraînements. 

Qu’est-ce qui te plaît le plus dans ce rôle d’entraîneur ?

Savoir moti­ver les ath­lètes et les gui­der dans leur quête d’objectifs, c’est ce qui fait la dif­fé­rence. J’ai appris à opti­mi­ser les entraî­ne­ments en com­pre­nant le fonc­tion­ne­ment de cha­cun. Une phrase, et une seule peut suf­fire pour reboos­ter un athlète ! 

Selon toi, qu’est-ce qui fait un bon coach ?

Un coach doit gérer la pres­sion, aider les ath­lètes à mettre le juge­ment des autres de côté, et déve­lop­per leur estime de soi. L’objectif est de créer une ému­la­tion plu­tôt qu’une com­pé­ti­tion toxique. Être rigou­reux, mais jamais strict au point d’étouffer la passion. 

La réus­site revient tou­jours au grimpeur. 

Si tu avais un conseil à don­ner pour mieux gérer l’aspect men­tal en com­pé­ti­tion, lequel serait-il ?

Il faut tou­jours réflé­chir avant d’agir, et s’assurer d’être meilleur que soi avant de cher­cher à être meilleur que les autres. Je mesure cha­cune de mes paroles : elles peuvent déclen­cher ou frei­ner une performance.

Tu mènes de front des études en STAPS et une car­rière de spor­tif de haut niveau. Comment trouves-tu ton équilibre ?

J’ai choi­si STAPS pour conci­lier études et entraî­ne­ment. Grâce à mon sta­tut d’athlète de haut niveau, j’ai un par­cours amé­na­gé mais je ne me suis jamais auto­ri­sé à man­quer un cours pour évi­ter d’accumuler du tra­vail le soir. Mais la charge ner­veuse est intense, sur­tout en période de compétitions.

Si tu devais rete­nir un moment mar­quant dans ta car­rière, lequel serait-il ?

Ce n’est pas un podium, mais une sen­sa­tion. Lors d’une Coupe de France de dif­fi­cul­té à Marseille, j’ai vécu un moment de liber­té totale dans la voie où j’en­ten­dais chaque détail autour de moi avec une vision extra lucide de ce que j’ac­com­plis­sais, je ne me suis jamais sen­ti aus­si léger ! Ces ins­tants que cer­tains spé­cia­listes appellent le flow effacent tous les doutes et les dif­fi­cul­tés des entraînements.

Que dirais-tu à un jeune qui débute et veut pro­gres­ser en escalade ?

Quels sont les grands défis que tu te fixes pour l’avenir ?

Mon rêve est d’in­té­grer l’équipe de France senior et réa­li­ser mon rêve d’enfance : par­ti­ci­per aux Jeux Olympiques ! 

Merci Thomas, et force à toi dans cette voie ! A bientôt sur les murs de Anse !

PORTRAIT : Léo Cachat dans les coulisses des Jeux Olympiques.

29/01/2025

Léo fait par­tie de la Section Competition Performance, Catégorie Senior. Il est étu­diant en Commerce Sportif et a eu la chance d’être sélec­tion­né par­mi l’en­semble des béné­voles lors des JO de Paris. 

Léo Cachat : Dès que l’annonce des JO en France a été faite, j’ai déci­dé de ten­ter ma chance en pos­tu­lant comme béné­vole. Le pro­ces­sus de sélec­tion était com­pé­ti­tif avec de nom­breux tuto­riels en ligne à vali­der. Après plu­sieurs mois de pré­pa­ra­tion en ligne et un week-end de test au Bourget, j’ai su que j’é­tais sélec­tion­né pour inté­grer l’équipe des bénévoles ! 

Mon rôle prin­ci­pal était de gérer l’i­so­le­ment des ath­lètes, un aspect cru­cial du pro­to­cole, là où de nom­breux para­mètres se jouent pour leur concen­tra­tion et leur pré­pa­ra­tion avant les épreuves. 
Cela m’a per­mis d’être très proche de l’action, tout en res­tant dis­cret et en obser­vant les détails en cou­lisses : les échanges entre coachs et ath­lètes, les rou­tines d’échauffement, les gestes tech­niques répé­tés avec précision… 

Ce qui m’a frap­pé, c’est l’intensité de ce qui se passe dans les coulisses. 

Derrière le mur des épreuves, tout est ampli­fié : la concen­tra­tion, la frus­tra­tion, la joie…
On voit cer­tains ath­lètes se pré­pa­rer dans un silence total et d’autres dans une éner­gie tonique, mais tou­jours concen­trés, ten­tant de res­ter confiants avant l’effort.
C’est dans ces moments-là que l’on per­çoit l’énergie de chaque ath­lète : la res­pi­ra­tion, les regards échan­gés avec leur coach, l’engagement total dans l’instant. 
C’est là que tout se construit avant de mon­ter sur scène.

Je suis inter­ve­nu sur les demi-finales femmes et la finale hommes et donc eu la chance de suivre de près des grim­peuses comme Janja Garnbret et Oriane Bertone, et aus­si les per­for­mances incroyables d’Adam Ondra et Toby Roberts.
Ce sont des moments où la pres­sion monte à chaque ins­tant.
Le silence avant l’effort, l’at­tente, la ges­tion du stress, c’est ce qui rend l’expérience encore plus intense.

Il y a une grande diver­si­té dans les rela­tions entre coachs et ath­lètes. Certains échangent beau­coup, d’autres pré­fèrent se concen­trer dans leur bulle. C’est fas­ci­nant de voir com­ment chaque dyna­mique influe sur leur per­for­mance au final.
Ces échanges m’ont beau­coup appris, et cela m’a aus­si per­mis d’identifier des tech­niques d’échauffement ou des méthodes pour res­ter concen­tré, que je pour­rai appli­quer dans ma propre pratique.

Au-delà de l’émotion, c’est l’organisation même de cet évé­ne­ment qui m’a beau­coup appris. Voir un tel évé­ne­ment prendre forme, com­prendre les cou­lisses de la logis­tique, c’est un appren­tis­sage pré­cieux pour ma future car­rière dans l’événementiel sportif. 


C’est la semaine sui­vante que tu te rends vrai­ment compte de l’ampleur de ce que tu viens de vivre. Cette expé­rience est une vraie chance qui n’arrive qu’une fois dans la vie.

Je me pré­pare à par­ti­ci­per à la Coupe de France Senior en février, à Anse. Voir une com­pé­ti­tion natio­nale à domi­cile après l’intensité des JO, c’est un pri­vi­lège. 
Et je vais pro­ba­ble­ment m’impliquer dans l’organisation, pour mettre en pra­tique tout ce que j’ai appris. C’est l’occasion de contri­buer à l’événement et ma contri­bu­tion au club.

Ils me sou­tiennent depuis 13 ans tout au long de mon par­cours, mes vic­toires, mes dif­fi­cul­tés. Cette expé­rience des Jeux vient ajou­ter une ligne en or à mon CV et à ma pra­tique, que je vais essayer de par­ta­ger au mieux avec tous mes coéqui­piers en sec­tion com­pète perf. 

Merci Léo du par­tage ! et mer­ci Guillaume Gautreau pour l’i­dée originale ! 

Toutes les infor­ma­tions sont dis­po­nibles sur le site de la com­pé­ti­tion : https://​cham​pion​nat​-france​-bloc​-2025​.al​-esca​lade​.fr/

Un tuto bille­te­rie est dis­po­nible ci-dessous pour vous gui­der à chaque étape. 

Au plai­sir !