Tous les articles par marionbernard

PORTRAIT // Kenza Slamti, ouvreuse internationale

01/09/2025

Rencontre avec l’ou­vreuse mar­seillaise, pour qui chaque prise est une invi­ta­tion à obser­ver et à com­prendre les dyna­miques du corps, où la pré­ci­sion devient l’ex­pres­sion d’un regard affûté.

Elle se confie sur son par­cours et les plus grands défis actuels en com­pé­ti­tion internationale. 

Kenza avec Mathias (entrai­neur au club et ouvreur éga­le­ment) et un autre col­lègue sur une com­pé­ti­tion régionale. 

Marion Bernard : Est-ce que l’ou­ver­ture est ton acti­vi­té à temps plein ?

Kenza Slamti : Oui, actuel­le­ment, c’est ce qui occupe la majeure par­tie de mon temps : ouver­ture en dif­fi­cul­té et en bloc, en France et à l’in­ter­na­tio­nal, en fonc­tion des événements.

Comment as-tu décou­vert l’es­ca­lade ?
Je grimpe depuis mes quatre ans, ce qui m’a ame­née à la com­pé­ti­tion de haut niveau. Parallèlement, à par­tir de mes 12 ans, j’ai com­men­cé à ima­gi­ner et construire des voies. Cela fait main­te­nant huit ans que j’exerce en tant que pro­fes­sion­nelle. À côté de mon acti­vi­té d’ou­ver­ture, j’a­dore grim­per en exté­rieur, avec des pra­tiques très variées : Big Wall, grandes voies, bloc… tout y passe.

En quoi l’ou­ver­ture de voies reste-t-elle une grande pas­sion pour toi ?
Depuis mes débuts, j’ai tou­jours aimé créer des blocs, pous­ser des concepts jus­qu’à leur abou­tis­se­ment. Ce qui me guide, c’est la recherche de pré­ci­sion, l’é­qui­libre entre jus­tesse et difficulté.

Quelles sont les étapes lorsque l’é­quipe d’ou­ver­ture arrive sur une com­pé­ti­tion ?
D’abord, il s’a­git d’a­na­ly­ser l’es­pace : la salle, les murs. Ensuite, un plan de tra­vail est éta­bli avec la per­sonne en charge de la coor­di­na­tion. Puis, nous conce­vons les blocs et voies, en tra­vaillant des phases de qua­li­fi­ca­tions jus­qu’à la finale, selon le for­mat de la com­pé­ti­tion. Enfin, vient l’a­jus­te­ment final, avec un mon­tage et remon­tage des dif­fé­rents passages.

Avez-vous connais­sance des prises avant d’ar­ri­ver sur place ? et avez-vous un droit de regard sur les prises com­man­dées pour les finales ?
Cela dépend des com­pé­ti­tions et des res­pon­sables d’ou­ver­ture.
Mais, nous sommes consul­tés lors des com­mandes. L’orientation sty­lis­tique est sou­vent dis­cu­tée pour répondre aux attentes de l’événement.

Travaillez-vous avec des plans avant l’é­vé­ne­ment ?
Nous échan­geons des idées en amont pour enri­chir la varié­té des voies, mais la créa­tion se fait sur place. L’objectif est d’of­frir une diver­si­té de styles (tech­nique, phy­sique, coor­di­na­tion, libre) per­met­tant à chaque grim­peur de s’ex­pri­mer dans son registre de prédilection.

Screenshot

Pourquoi avoir tes­té les demi-finales en pre­mier sur le mur d’Anse ?
Cela per­met­tait d’ap­pré­hen­der un mur incon­nu en tra­vaillant sur des voies très exi­geantes. L’ouverture des finales en devient plus intui­tive, plus ins­pi­rée, tout en tenant compte de la structure.

Qu’est-ce qui fait la force d’une équipe d’ou­ver­ture ?
La com­mu­ni­ca­tion, l’é­coute et le dia­logue. Un col­lec­tif per­for­mant repose sur la diver­si­té des pro­fils et une col­la­bo­ra­tion efficace.

Comment se fait la sélec­tion des ouvreurs et ouvreuses pour les com­pé­ti­tions ?
Les can­di­da­tures sont sou­mises à la FFME. La com­po­si­tion des équipes est un pro­ces­sus col­la­bo­ra­tif entre la fédé­ra­tion et l’or­ga­ni­sa­tion de l’événement.

Comment perçois-tu l’é­vo­lu­tion du bloc ces der­nières années ?
Le style a for­te­ment évo­lué, avec une mise en avant de la coor­di­na­tion dyna­mique. Mais nous ten­dons vers un retour à un équi­libre plus com­plet, favo­ri­sant la polyvalence.

Quand estimez-vous qu’un bloc est « calé » ?
C’est une ques­tion de res­sen­ti col­lec­tif. On ajuste jus­qu’à la der­nière minute pour atteindre un équi­libre idéal, même entre les dif­fé­rentes phases de la compétition.

Quelles sont tes sources d’ins­pi­ra­tion ?
Les murs, les prises, les volumes, les vidéos, l’art, la falaise, et d’autres dis­ci­plines sportives.

Avez-vous effec­tué des réglages de der­nière minute pour les cham­pion­nats de France à Anse ?
Nous avons débrie­fé avec les col­lègues ouvreurs. Certains réglages de der­nière minute ont bien fonc­tion­né, et d’autres moins bien. Mais si l’on relance l’aide à tout moment, cela peut être bon. La réus­site d’une voie, c’est 50 % les ouvreurs, 50 % les grim­peurs et ce qu’ils pro­posent le jour J. Cela peut être com­plè­te­ment dif­fé­rent un autre jour ou en fonc­tion des échanges entre les athlètes.

Un exemple : dans la dalle des filles en finale, il n’y a pas eu de chan­ge­ment de der­nière minute. Elles ont pen­sé que la réus­site de cette voie pas­sait par un 180°. Elles ont com­mu­ni­qué là-dessus, ce qui n’é­tait pas notre vision du bloc.

Screenshot

As-tu une anec­dote à nous racon­ter sur un fait mar­quant de cette com­pé­ti­tion ?
Lors du tour des demi-finales hommes, Max Berthone a véri­ta­ble­ment sor­ti son âme de com­pé­ti­teur, et c’é­tait fou. Nous l’a­vons vu expri­mer tout son poten­tiel, ce qui l’a ame­né en finale. En finale, cela s’est joué à une ques­tion de réus­site sur le bloc noir, et ce à quelques secondes près. C’était vrai­ment cool à voir.

Quelles sont les qua­li­tés essen­tielles pour être un ou une bonne ouvreuse ?

Elles sont très variées, mais si je devais en résu­mer, j’en don­ne­rais quatre. Savoir se remettre en ques­tion, faire preuve de créa­ti­vi­té, être à l’é­coute et s’a­dap­ter en per­ma­nence. L’empathie envers les grim­peurs est aus­si pri­mor­diale pour pro­po­ser des voies qui tiennent compte des mor­pho­lo­gies et styles de chacun.

Notre objec­tif à nous, c’est d’a­voir un clas­se­ment spor­tif. Oui, il doit être esthé­tique et visuel pour le public, comme sur la voie rouge, c’est top. Mais le show reste un bonus. Notre objec­tif prin­ci­pal, c’est d’ar­ri­ver à avoir un clas­se­ment et à dépar­ta­ger les ath­lètes. Et avec le niveau actuel très dense, cela nous oblige à opé­rer avec une pré­ci­sion de plus en plus grande.

Un grand Merci Kenza, à très bien­tôt sur le circuit ! 

Interview réa­li­sée en mars 2025 avant les der­nières normes IFSC.

PORTRAIT // Eric Pithon, chaque cordée raconte une histoire.

19/08/2025

Rencontre avec un grim­peur pour qui chaque corde est une his­toire de confiance et de partage.


Marion Bernard : Eric, tu es arri­vé au club en 2002. Qu’est-ce qui t’a atti­ré à Anse ?

Eric Pithon :
Originaire de la région, j’ai rejoint le club à une époque où il avait déjà le vent en poupe. L’ambiance, l’énergie des membres, tout cela m’a tout de suite plu. L’escalade a tou­jours été une par­tie impor­tante de ma vie, et m’investir dans le club était une évidence.

Comment as-tu décou­vert l’escalade ?

J’ai com­men­cé à grim­per vers 10 ou 12 ans avec mes parents, qui étaient pas­sion­nés de mon­tagne. C’était une acti­vi­té fami­liale : avec mes frères et sœurs, on par­tait sou­vent explo­rer les som­mets. Ces moments m’ont don­né le goût de l’effort, de l’engagement, mais aus­si du plai­sir simple qu’offre la montagne.

On parle sou­vent de ton binôme avec Caroline Perret. Que repré­sente l’escalade pour vous ?

Avec Caroline, on par­tage une vraie com­pli­ci­té en falaise. Quand on grimpe ensemble, c’est bien plus qu’un simple sport : c’est un voyage ver­ti­cal, une acti­vi­té médi­ta­tive, spor­tive et convi­viale à la fois. On choi­sit tou­jours de jolis endroits, parce que l’escalade, c’est aus­si une his­toire de copains, de moments par­ta­gés en pleine nature.

La corde, pour moi, c’est un sym­bole puis­sant. C’est un lien d’amitié, de confiance et d’engagement. Il y a une concen­tra­tion abso­lue quand on est en cor­dée. C’est à la fois intel­lec­tuel – cher­cher la meilleure voie sur le topo, ana­ly­ser les condi­tions – et phy­sique, avec la per­for­mance spor­tive qui l’accompagne.

Quel est ton meilleur sou­ve­nir en falaise ?

Difficile d’en choi­sir un seul, mais je dirais que chaque sor­tie en grandes voies avec Caroline reste gra­vée en mémoire. Ces moments où tout s’aligne – l’effort, les pay­sages, l’amitié – sont vrai­ment uniques.

Un livre ou un auteur qui t’a par­ti­cu­liè­re­ment marqué ?

La tri­lo­gie mon­tagne de Frison-Roche m’a beau­coup mar­qué. Ces récits cap­turent par­fai­te­ment l’essence de la mon­tagne : sa beau­té, sa dure­té, et les leçons qu’elle nous enseigne.

Un der­nier mot pour les membres du club ?

J’espère que cha­cun pour­ra, à tra­vers l’escalade, trou­ver ce que j’y trouve depuis des années : une dis­ci­pline com­plète, qui mélange enga­ge­ment, ami­tié et dépas­se­ment de soi. Et sur­tout, que les liens qui se tissent en cor­dée conti­nuent de faire gran­dir notre communauté.

Merci Eric ! Et à très vite ! 

PORTRAIT // Caroline Perret, une passion au service des sorties en falaise.

Depuis son arri­vée au club en 2004, Caroline Perret a joué un rôle cen­tral dans l’organisation et la dyna­mi­sa­tion des acti­vi­tés en exté­rieur. Ancienne pré­si­dente pen­dant 10 ans, elle conti­nue aujourd’hui d’accompagner le club en tant que réfé­rente de la com­mis­sion sor­ties.

Rencontre avec une pas­sion­née pour qui rien ne vaut l’escalade en milieu naturel. 

Marion Bernard : Caroline, peux-tu nous expli­quer en quoi consiste ton rôle de réfé­rente com­mis­sion sor­ties ?

Caroline Perret : Mon rôle est d’organiser et de pla­ni­fier les sor­ties du club tout au long de l’année. L’objectif est de per­mettre à chaque membre, quel que soit son niveau – débu­tant ou confir­mé, adulte ou enfant – de décou­vrir ou redé­cou­vrir les joies de l’escalade en falaise. Je tra­vaille sur un calen­drier annuel avec une sor­tie par mois, que ce soit en jour­née ou sur un week-end, et tou­jours avec nos SNE (Animateurs en Structures Naturelles d’Escalade), qui encadrent les sorties.

Ces sor­ties semblent avoir une impor­tance par­ti­cu­lière pour toi. Pourquoi ?

Rien ne vaut une sor­tie en falaise. Ce qui se passe humai­ne­ment en milieu natu­rel, sur une paroi, n’a pas son égal. C’est dans ces moments-là que la magie opère : les grim­peurs se découvrent sous un autre jour, les liens se créent, et l’on revient tou­jours avec des sou­ve­nirs uniques. L’escalade en falaise, c’est une expé­rience à la fois spor­tive et humaine, qui dépasse lar­ge­ment ce qu’on peut vivre en salle.

Comment as-tu décou­vert l’escalade ?

Par hasard, vers mes 20 ans. Ce sport s’est rapi­de­ment impo­sé comme une évi­dence pour moi. La liber­té qu’on res­sent en falaise, l’effort phy­sique com­bi­né à la concen­tra­tion men­tale, et ce contact avec la nature : tout cela m’a tout de suite conquise.

Quels sont tes meilleurs sou­ve­nirs en falaise avec le club ?

Il y en a tel­le­ment ! Mais les sor­ties avec les enfants me marquent par­ti­cu­liè­re­ment. Les voir pro­gres­ser, s’émerveiller face à la paroi, et dépas­ser leurs peurs, c’est tou­jours un moment fort. Chaque année, nous orga­ni­sons au moins une grande sor­tie avec les ani­ma­teurs pour les jeunes, et c’est à chaque fois une aven­ture inoubliable.

As-tu des sources d’inspiration dans le monde de l’escalade ?

Certains livres ou man­gas sur l’alpinisme et l’escalade m’ont pro­fon­dé­ment mar­quée. Le Sommet des Dieux ou Vertical en man­ga, ou encore La Mort Suspendue de Joe Simpson, pour ne citer qu’eux. Ils rap­pellent à quel point l’escalade est un sport exi­geant, mais aus­si pro­fon­dé­ment humain.

Un der­nier mot ?

Je suis fière de faire par­tie de ce club depuis 20 ans et de contri­buer à trans­mettre ma pas­sion pour les sor­ties en falaise. J’espère conti­nuer à ins­pi­rer de nom­breux membres à décou­vrir ce que l’escalade a de meilleur à offrir, loin des murs, là où la roche nous connecte à l’essentiel.

Merci infi­ni­ment Caroline ✌🏻✌🏻✌🏻 A très vite ! 

AL Anse Escalade fete sa 500è adhérente

Portrait // Lisa la 500è licenciée du club AL Anse

Arrivée en cours d’année au club, Lisa, 24 ans, étu­diante en méde­cine et pas­sion­née d’escalade, a eu la sur­prise d’être mise à l’honneur comme 500ᵉ adhé­rente. Avec beau­coup de géné­ro­si­té, elle a accep­té de nous par­ler de son par­cours et de son expé­rience au sein du club. Ce por­trait, comme les autres de cette série, est une belle oppor­tu­ni­té de mieux se connaître entre membres, au-delà des cré­neaux ou des pra­tiques de chacun. 

Marion Bernard : Comment es-tu arri­vée au club d’es­ca­lade d’Anse ?
Lisa
 : Je cher­chais un club avec des horaires adap­tés à mon emploi du temps, et ici, il y a pas mal de cré­neaux en soi­rée, ce qui me convient par­fai­te­ment. Et la coti­sa­tion était inté­res­sante, moi qui ne reste que 6 mois pour mes études de méde­cine dans le secteur ! 

Qu’est-ce qui te plaît le plus ici ?
La hau­teur des murs de la Halle des Sports est incroyable ! La salle est grande, avec des murs allant jus­qu’à 16 mètres de haut, c’est une pre­mière pour moi. Avant de venir ici, je n’a­vais jamais grim­pé sur des murs aus­si hauts. Les pre­mières séances ont été dures pour les bras et m’ont pous­sé à tra­vailler l’endurance !

Ce que j’ap­pré­cie aus­si, c’est la diver­si­té des voies. Il y en a pour tous les niveaux et tous les styles. Personnellement, je suis plus atti­rée par la dif­fi­cul­té que par le bloc.
J’essaie de venir deux fois par semaine et je cherche un binôme avec qui grim­per régu­liè­re­ment. C’est aus­si une belle occa­sion de ren­con­trer de nou­velles personnes. 

Depuis com­bien de temps pratiques-tu l’es­ca­lade ?
J’ai com­men­cé il y a neuf ans au lycée en Cote d’Or (ma région d’o­ri­gine), grâce à l’AS esca­lade. À l’époque, c’était sur­tout pour évi­ter de me retrou­ver seule car tous mes copains étaient grim­peurs ! (Rires)

Qu’est-ce qui te plaît par­ti­cu­liè­re­ment dans ce sport ?
J’aime le fait qu’on puisse prendre son temps. Contrairement aux sports de bal­lon, l’escalade laisse le temps de réflé­chir aux mou­ve­ments, de pla­ni­fier ses actions. Il y a aus­si une belle dimen­sion de par­tage : on échange des conseils entre grim­peurs, on s’encourage. On n’est jamais vrai­ment seul, et ça, c’est un vrai plus pour moi.

Quand tu n’es pas en train de grim­per, que fais-tu ?
À côté de l’escalade, j’adore la lec­ture, sur­tout la science-fiction, les romans his­to­riques ou poli­ciers. J’aime aus­si les acti­vi­tés manuelles comme le cro­chet, la cou­ture et la bro­de­rie, sans oublier la cui­sine asia­tique, un de mes petits plaisirs.

Et côté sor­ties, tu as des pro­jets ?
Oui, j’ai­me­rais par­ti­ci­per à une sor­tie avant fin avril si mon plan­ning le per­met. J’ai hâte !

Un der­nier mot pour les autres grim­peurs ?
N’hésitez pas à venir échan­ger avec moi, sur­tout si vous cher­chez un binôme. L’escalade, c’est encore mieux quand on la partage ! 

Merci Lisa et à très bientôt ! 

PORTRAIT // Thomas le Rolland.

Le plus dur, c’est de se dépasser sans se perdre…

Entre quête de per­for­mance et goût du par­tage, nous avons ren­con­tré le grim­peur du club AL ANSE qui nous raconte son par­cours, ses défis et sa vision du sport. 

© Crédits pho­to : Franlero 

Marion Bernard : 13 ans que tu grimpes, quel a été le déclic ?!

Thomas le Rolland : J’ai d’abord essayé plu­sieurs sports : judo, rug­by, et j’au­rais même ten­té le football ! 

La révé­la­tion s’est pro­duite quand je grim­pais chez moi, dans le cou­loir, entre deux murs. 

C’est ain­si que ma pas­sion pour l’escalade a débu­té et que mes parents m’ont ins­crit à AL Anse. J’ai com­men­cé avec mon ami Léo Cachat et cette ami­tié a ren­for­cé mon atta­che­ment au sport. J’ai ensuite com­men­cé la com­pé­ti­tion à 8 ans et j’ai réa­li­sé mes pre­mières com­pé­ti­tions natio­nales en caté­go­rie U16 (minimes).

Comment es-tu pas­sé de com­pé­ti­teur à coach ?

À 14 ans, j’ai com­men­cé à aider le coach des jeunes com­pé­ti­teurs. J’ai ado­ré le par­tage d’expérience et de les voir évo­luer cha­cun dans leur pra­tique. Depuis le début de cette sai­son, dans le cadre de mon stage STAPS, je suis désor­mais coach en com­pé­ti­tion per­for­mance avec cer­tains jeunes que je retrouve et on expé­ri­mente de nou­veaux entraînements. 

Qu’est-ce qui te plaît le plus dans ce rôle d’entraîneur ?

Savoir moti­ver les ath­lètes et les gui­der dans leur quête d’objectifs, c’est ce qui fait la dif­fé­rence. J’ai appris à opti­mi­ser les entraî­ne­ments en com­pre­nant le fonc­tion­ne­ment de cha­cun. Une phrase, et une seule peut suf­fire pour reboos­ter un athlète ! 

Selon toi, qu’est-ce qui fait un bon coach ?

Un coach doit gérer la pres­sion, aider les ath­lètes à mettre le juge­ment des autres de côté, et déve­lop­per leur estime de soi. L’objectif est de créer une ému­la­tion plu­tôt qu’une com­pé­ti­tion toxique. Être rigou­reux, mais jamais strict au point d’étouffer la passion. 

La réus­site revient tou­jours au grimpeur. 

Si tu avais un conseil à don­ner pour mieux gérer l’aspect men­tal en com­pé­ti­tion, lequel serait-il ?

Il faut tou­jours réflé­chir avant d’agir, et s’assurer d’être meilleur que soi avant de cher­cher à être meilleur que les autres. Je mesure cha­cune de mes paroles : elles peuvent déclen­cher ou frei­ner une performance.

Tu mènes de front des études en STAPS et une car­rière de spor­tif de haut niveau. Comment trouves-tu ton équilibre ?

J’ai choi­si STAPS pour conci­lier études et entraî­ne­ment. Grâce à mon sta­tut d’athlète de haut niveau, j’ai un par­cours amé­na­gé mais je ne me suis jamais auto­ri­sé à man­quer un cours pour évi­ter d’accumuler du tra­vail le soir. Mais la charge ner­veuse est intense, sur­tout en période de compétitions.

Si tu devais rete­nir un moment mar­quant dans ta car­rière, lequel serait-il ?

Ce n’est pas un podium, mais une sen­sa­tion. Lors d’une Coupe de France de dif­fi­cul­té à Marseille, j’ai vécu un moment de liber­té totale dans la voie où j’en­ten­dais chaque détail autour de moi avec une vision extra lucide de ce que j’ac­com­plis­sais, je ne me suis jamais sen­ti aus­si léger ! Ces ins­tants que cer­tains spé­cia­listes appellent le flow effacent tous les doutes et les dif­fi­cul­tés des entraînements.

Que dirais-tu à un jeune qui débute et veut pro­gres­ser en escalade ?

Quels sont les grands défis que tu te fixes pour l’avenir ?

Mon rêve est d’in­té­grer l’équipe de France senior et réa­li­ser mon rêve d’enfance : par­ti­ci­per aux Jeux Olympiques ! 

Merci Thomas, et force à toi dans cette voie ! A bientôt sur les murs de Anse !

Compétitions régionales de vitesse – Voiron

25/01/2025

C’était une coupe régio­nale pour les U12-U14 (qui compte dans le clas­se­ment géné­ral de la coupe), avec une épreuve par équipe supplémentaire. 

Et c’é­tait le cham­pion­nat régio­nal pour les U16 et +, pour dési­gner le/la cham­pionne de vitesse AURA dans chaque catégorie.

Et ce fut mémo­rable aus­si bien en com­pé­ti­tion indi­vi­duelle qu’en équipe de quatre, explo­sant cha­cun leur record personnel !

Pour l’é­preuve par équipe U12 et U14, la pre­mière place s’est jouée à 2 dixièmes de seconde ET à un « run joker » :

Lors du pre­mier tour, l’équipe Anstige 2, en dif­fi­cul­té pour se qua­li­fier, joue son joker en uti­li­sant son run bonus. Mathilde, leur atout, amé­liore son temps, offrant in extre­mis la qua­li­fi­ca­tion à son équipe.

Le deuxième tour voit l’équipe Vertanse 1, alors 2e du clas­se­ment, prendre un pari ris­qué : Violette s’é­lance pour son run bonus. Pari réus­si : son chro­no excep­tion­nel pro­pulse son équipe en tête. Mais l’équipe rivale ne s’avoue pas vain­cue et répond avec un run déci­sif. Après un final à cou­per le souffle, Vertanse 1 conserve la pre­mière place… pour seule­ment deux dixièmes de seconde !

De son côté, Anstige 2 réa­lise une belle remon­tée en pas­sant de la 4e à la 3e place, confir­mant la déter­mi­na­tion et la cohé­sion qui ont mar­qué toute la compétition.

Dans l’at­tente des résul­tats en équipes, voi­ci les résul­tats en individuel : 

Résultats coupe U12 U14

U12 FClassementMeilleur temps
HAZET Jeanne4e7,271
LANCON Coline6e8,999
MAFFAIT Alix14e12,628
DEJOUX Érine15e14,364
U12 H
FERNANDES Léo6e8,760
PICHOT Lucas10e11,975
U14 F
GAUTREAU Violette3e5,605
KARGUL Albane8e7,105
CAYSSOL Lise14e9,974
U14 H
KOUBBI Augustin14e8,423

Résultats Championnat U16 et +

U16 H
ROBERT Yoan5è
FLORENT Charly7è
U18 F
DEJOUX Manon3è
TERMELET Liséa4è
U18 H
PALFROY Marius2è
SERIN Célestin7è
CALLET Adam8è
U20 F
COURT DELORME Anais2è
U20 H
MAILLET Julien5è
Senior F
COURT DELORME Anais3è
Senior H
PALFROY Marius4è
GAUTREAU Guillaume6è
Vétéran H
GAUTREAU Guillaume1er

qui ont redou­blé d’ef­forts ces der­nières semaines per­met­tant aux jeunes d’être à la hau­teur de l’é­vé­ne­ment et de prendre un tel plai­sir entre eux. Chaque geste a comp­té pour rendre nos com­pé­ti­teurs dis­po­nibles et opti­mistes sur leurs per­for­mances ! Merci éga­le­ment aux juges, aux béné­voles ayant assu­ré l’in­ten­dance. #team­work

Dans leurs che­veux ou accro­chés à leurs bau­driers, un ruban bleu brillait fiè­re­ment, pour rendre hom­mage à leur entraî­neur, Claude Chemelle, qui nous a quit­tés ce same­di 4 jan­vier 2025. 

Claude qui était pour eux « une source d’énergie et de bonne humeur inépui­sable ». Toujours prêt à encou­ra­ger, et à trans­mettre l’essentiel : se dépas­ser, avec plaisir ! 

Que ce soit sur les murs d’escalade ou dans la vie, il a semé en eux de puis­santes graines de confiance, de joie et d’envie de pro­gres­ser, sans se prendre au sérieux. « Car la plus forte d’entre nous, c’est… la mon­tagne, leur avait-il confié récem­ment ». Il laisse der­rière lui bien plus qu’une méthode d’entraînement : une phi­lo­so­phie qui conti­nue­ra de vibrer à chaque ascension ! 

Nous vous invi­tons à lire ou relire notre der­nier article co-écrit avec lui en décembre der­nier sur l’a­vant der­nier Championnat de Vitesse à Anse où l’éner­gie de nos jeunes avait éga­le­ment été décu­plée en compétition.

PORTRAIT : Léo Cachat dans les coulisses des Jeux Olympiques.

29/01/2025

Léo fait par­tie de la Section Competition Performance, Catégorie Senior. Il est étu­diant en Commerce Sportif et a eu la chance d’être sélec­tion­né par­mi l’en­semble des béné­voles lors des JO de Paris. 

Léo Cachat : Dès que l’annonce des JO en France a été faite, j’ai déci­dé de ten­ter ma chance en pos­tu­lant comme béné­vole. Le pro­ces­sus de sélec­tion était com­pé­ti­tif avec de nom­breux tuto­riels en ligne à vali­der. Après plu­sieurs mois de pré­pa­ra­tion en ligne et un week-end de test au Bourget, j’ai su que j’é­tais sélec­tion­né pour inté­grer l’équipe des bénévoles ! 

Mon rôle prin­ci­pal était de gérer l’i­so­le­ment des ath­lètes, un aspect cru­cial du pro­to­cole, là où de nom­breux para­mètres se jouent pour leur concen­tra­tion et leur pré­pa­ra­tion avant les épreuves. 
Cela m’a per­mis d’être très proche de l’action, tout en res­tant dis­cret et en obser­vant les détails en cou­lisses : les échanges entre coachs et ath­lètes, les rou­tines d’échauffement, les gestes tech­niques répé­tés avec précision… 

Ce qui m’a frap­pé, c’est l’intensité de ce qui se passe dans les coulisses. 

Derrière le mur des épreuves, tout est ampli­fié : la concen­tra­tion, la frus­tra­tion, la joie…
On voit cer­tains ath­lètes se pré­pa­rer dans un silence total et d’autres dans une éner­gie tonique, mais tou­jours concen­trés, ten­tant de res­ter confiants avant l’effort.
C’est dans ces moments-là que l’on per­çoit l’énergie de chaque ath­lète : la res­pi­ra­tion, les regards échan­gés avec leur coach, l’engagement total dans l’instant. 
C’est là que tout se construit avant de mon­ter sur scène.

Je suis inter­ve­nu sur les demi-finales femmes et la finale hommes et donc eu la chance de suivre de près des grim­peuses comme Janja Garnbret et Oriane Bertone, et aus­si les per­for­mances incroyables d’Adam Ondra et Toby Roberts.
Ce sont des moments où la pres­sion monte à chaque ins­tant.
Le silence avant l’effort, l’at­tente, la ges­tion du stress, c’est ce qui rend l’expérience encore plus intense.

Il y a une grande diver­si­té dans les rela­tions entre coachs et ath­lètes. Certains échangent beau­coup, d’autres pré­fèrent se concen­trer dans leur bulle. C’est fas­ci­nant de voir com­ment chaque dyna­mique influe sur leur per­for­mance au final.
Ces échanges m’ont beau­coup appris, et cela m’a aus­si per­mis d’identifier des tech­niques d’échauffement ou des méthodes pour res­ter concen­tré, que je pour­rai appli­quer dans ma propre pratique.

Au-delà de l’émotion, c’est l’organisation même de cet évé­ne­ment qui m’a beau­coup appris. Voir un tel évé­ne­ment prendre forme, com­prendre les cou­lisses de la logis­tique, c’est un appren­tis­sage pré­cieux pour ma future car­rière dans l’événementiel sportif. 


C’est la semaine sui­vante que tu te rends vrai­ment compte de l’ampleur de ce que tu viens de vivre. Cette expé­rience est une vraie chance qui n’arrive qu’une fois dans la vie.

Je me pré­pare à par­ti­ci­per à la Coupe de France Senior en février, à Anse. Voir une com­pé­ti­tion natio­nale à domi­cile après l’intensité des JO, c’est un pri­vi­lège. 
Et je vais pro­ba­ble­ment m’impliquer dans l’organisation, pour mettre en pra­tique tout ce que j’ai appris. C’est l’occasion de contri­buer à l’événement et ma contri­bu­tion au club.

Ils me sou­tiennent depuis 13 ans tout au long de mon par­cours, mes vic­toires, mes dif­fi­cul­tés. Cette expé­rience des Jeux vient ajou­ter une ligne en or à mon CV et à ma pra­tique, que je vais essayer de par­ta­ger au mieux avec tous mes coéqui­piers en sec­tion com­pète perf. 

Merci Léo du par­tage ! et mer­ci Guillaume Gautreau pour l’i­dée originale ! 

Toutes les infor­ma­tions sont dis­po­nibles sur le site de la com­pé­ti­tion : https://​cham​pion​nat​-france​-bloc​-2025​.al​-esca​lade​.fr/

Un tuto bille­te­rie est dis­po­nible ci-dessous pour vous gui­der à chaque étape. 

Au plai­sir !

Demi-finales du Championnat de France SUD – Bloc – Chamonix

18 jan­vier 2025 

Ces com­pé­ti­tions, orga­ni­sées simul­ta­né­ment dans le nord (Montmartin-sur-Mer) et le sud du pays (Chamonix), ont per­mis de déter­mi­ner les grim­peurs qua­li­fiés pour le pres­ti­gieux Championnat de France. 

Avant de pou­voir rêver d’un titre natio­nal, les grim­peurs fran­çais doivent fran­chir des étapes qua­li­fi­ca­tives : d’abord des cham­pion­nats dépar­te­men­taux, puis des cham­pion­nats régio­naux, qui per­mettent de se qua­li­fier aux demi-finales du Championnat de France.

L’objectif : faire par­tie des meilleurs pour décro­cher un ticket pour les finales du Championnat de France de bloc, qui se tien­dra à Sartilly les 1 et 2 février pour les jeunes et à Anse les 8 et 9 février pour les seniors.

U16 FEMMES
KOUBBI Océane47è
DEJOUX Léonie48è
U16 HOMMES
FLORENT Charly69è
U18 HOMMES
CHEMELLE Arthur13è
U20 FEMMES
COURT DELORME Anais37è
SENIOR FEMMES
BEAUFORT Emma18è
SENIOR HOMMES
LE ROLLAND Thomas26è

Président du Jury : Stéphane Cachat 

N’attendez pas pour prendre vos places pour les finales du Championnat de France Senior à Anse les 8 et 9 février, l’événement approche à grands pas et les places sont limitées ! 

L'EQUIPE COMPETITION AL ANSE ESCALADE

Open national bloc U10 U12 U14 et championnat de France vétérans – Chambéry

11 jan­vier 2025 

Le club de Chambéry Escalade orga­ni­sait les pre­miers cham­pion­nats de France d’escalade de bloc pour les vété­rans à Chambéry, ain­si qu’un open natio­nal pour les caté­go­ries U10 à U14. 

Les qua­li­fi­ca­tions se dérou­laient sur huit blocs dif­fé­rents et étaient sui­vies par les finales pour les vété­rans. En revanche, pour les jeunes U10 et U14, ce sera 12 blocs en qua­li­fi­ca­tions, mais sans finales. 

U10 FEMMES
HODIN Soline10è
U12 FEMMES
LANCON Coline16è
U14 FEMMES
GAUTREAU Violette37è
KARGUL Albane41è
CAYSSOL Lise55è
U14 HOMMES
KOUBBI Augustin55è
VETERANS FEMMES
CHALUMEAU Sylvaine13è
VETERANS HOMMES
GAUTREAU Guillaume28è
BESLON Guillaume35è

Comme tou­jours, vous pou­vez cli­quer sur le com­pé­ti­teur pour l’ac­cès à son clas­se­ment géné­ral sur myffme. 

Open national de difficulté – Les P’tits Yétis – Arnas

21 décembre 2024

Dernière compétition de l’année pour les catégories U10/U12/U14 et pour certains une première en national ! 

Le club Vertige a accueilli à nou­veau cette année la com­pé­ti­tion des Yétis. 

Au pro­gramme, 4 voies de qua­li­fi­ca­tion pour les U10/U12 (en mou­li­nette) et 3 voies de qua­li­fi­ca­tion pour les U14 (en tête). Une finale à vue pour toutes les catégories. 

Pour ani­mer la jour­née et sou­te­nir nos com­pé­ti­teurs, le club Vertige avait invi­té les grim­peurs à se parer de leur plus beau bon­net de Noël et déco­ré les voies avec des acces­soires de saison ! 

Bravo à tous pour votre déter­mi­na­tion et votre bonne humeur, MERCI à Nadège, Guillaume, Thomas pour le coa­ching et la pré­pa­ra­tion, mer­ci aux juges du club qui avaient répon­du pré­sents avec le sourire. 

U10 Filles
Soline Hodin8ème (et finaliste)
Mila Fernandes21ème
U12 Filles
Jeanne Hazet16ème
Alice Amboise25ème
Érine Dejoux36ème
Coline Lançon41ème
U12 Garçons
Léo Fernandes41ème
Lucas Pichot55ème
U14 Filles
Violette Gautreau48ème
Albane Kargul48ème
Lise Cayssol72ème
U14 Garçons
Augustin Koubbi55ème